Nos systèmes de valeurs biaisent notre perception et nous empêchent d'être dans le non-jugement
Pourquoi écrire un article sur la perception de chacun et les valeurs?
Cet article n’est pas un article pour Google car aussi puissant soit-il, il a encore du mal avec les métaphores. Ça tombe bien car c’est avant tout pour les humains que j’écris. Donc ce qui m’importe c’est que le message parle aux gens plus qu’aux algorithmes et je crois au pouvoir du partage. Et je trouve que la métaphore est généralement très puissante pour décrire un concept, une idée, une vision…
J’ai décidé aujourd’hui de vous parler de tolérance, de rencontre de l’autre.
Je venais de rédiger cet article quand j’ai écouté l’épisode 160 du podcast Vlan qui parle de la violence actuelle de notre société avec Marie Robert, philosophe. Cela faisait écho à mon article. Je vous le recommande en complément.
Voir la vie en gris ! Dis comme ça, cela ne fait pas très envie. Surtout, pour moi, qui adore les couleurs. J’ai plus envie de voir la vie en arc-en-ciel et pourtant j’ai adopté le gris et toutes ses nuances.
Qu’est ce qui se cache derrière le gris ?La nuance.
Par opposition au blanc et au noir, le gris est un doux mélange de ces 2 couleurs et de bien d’autres encore. En effet j’ai pu tester cela en peignant :les artistes ne diront pas le contraire.
Si on fait le parallèle avec la vision du monde, propre à chacun : si on voit la vie tout blanc ou tout noir, il n’y a pas de place pour la nuance. On fait du « ou » : il est gentil ou méchant, je l’aime ou je ne l’aime pas, c’est beau ou c’est moche. C’est un monde binaire. Cela s’observe chez les enfants mais pas que ! Ils n’ont pas encore appris la nuance, ils sont entiers et spontanés :ce qui par moment peut mettre les parents mal à l’aise.
Quand on voit la vie de manière binaire, cela nous amène à être plus dans le jugement et moins compréhensif.
1 Mais il y a une autre voie, faite de non-jugement et de tolérance.
Et puis il y a le gris : l’art de faire des mélanges et de basculer ainsi dans le « et ». Et oui, la vie n’est pas blanche ou noire : c’est toute une palette de gris. Cela nous permet d’accepter plus facilement l’autre et ses opinions.
Je vous explique :
Quand on voit la vie en blanc ou noir, si mon voisin ne pense pas noir comme moi alors il pense blanc et comme ça ne peut pas être blanc et noir s’il pense blanc et que je lui donne raison, cela signifie que moi j’ai tort. Et comme on a besoin d’être reconnu pour exister, si je ne suis pas reconnu c’est comme si j’étais mort, donc mon système intérieur se met en alerte et réagit et donc il faut que j’aie raison et que l’autre ait tort.
Je sens que vous êtes en train de revivre certains échanges et que cela vous parle.
Alors que si on accepte le gris, la vérité est à mi-chemin entre le noir et le blanc. On peut donc reconnaître l’autre dans ce qu’il pense sans se sentir menacé. On ne rentre plus dans une joute verbale qui doit se terminer par une mise à mort mais dans un échange de point de vue, un véritable débat d’idées qui tire les deux parties vers le haut. Ainsi ce n’est plus la vérité qui importe car qu’est ce que la vérité au fond : qui peut prétendre détenir la vérité ! Ce sont juste des points de vue différents et uniques en fonction de l’histoire de chacun.

2 Qu’est ce que cela nous apporte ? La sérénité?
Cela nous permet de partir à la rencontre de l’autre sans chercher à le dominer puisque l’on ne se sent pas menacé. Je vais ainsi pouvoir comprendre son point de vue, avoir envie d’en savoir plus sur ce qui l’amène à avoir ce point de vue. Je me donne ainsi la chance de revoir mon propre jugement, de m’enrichir de la richesse de l’autre.
Une petite anecdote pour illustrer mon propos :
c’est l’histoire de Jade et Jules.
Jade a été élevée par des parents qui avaient une valeur famille très importante. Toutes les fêtes du calendrier étaient fêtées en famille, le dimanche c’était repas de famille dans la maison familiale. Ses parents ont toujours privilégié leur famille par rapport à leur carrière. Ils ont toujours pensé que l’argent pourrit tout et que les patrons n’étaient pas des personnes dignes de confiance. Grandissant dans cet environnement, Jade a intégré les valeurs de ses parents.
Jules, quant à lui, a été élevé par des parents qui avaient une valeur argent très importante. Ils ont toujours privilégié leur carrière par rapport à leur vie de famille. Pour eux, ce qui comptait c’était de mettre leurs enfants à l’abri du besoin, leur offrir tout ce qu’ils désiraient. La famille se retrouvait à Noël. Jules a très tôt eu les clés de chez lui autour du cou et s’est débrouillé seul le soir en attendant que ses parents rentrent du travail aux alentours de 20h. Comme Jade, il a intégré les valeurs de ses parents.
Lorsqu’ils se retrouvent à un repas entre amis, la discussion s’oriente autour des choix professionnels de chacun. Comme tous les deux pensent que dans la vie c’est tout blanc ou tout noir, ils s’affrontent sur leur système de valeur pensant respectivement que leurs valeurs sont plus honorables que celles de l’autre. Le ton monte, chacun reste campé sur ses positions, ils finissent par se disputer et quitter la table accusant l’autre d’être borné. Aucun consensus ne peut être trouvé puisqu’ils pensent détenir la vérité.
Peut-être que vous aussi en lisant ces lignes et en fonction de votre système de valeur vous prenez le partie de Jules ou de Jade.
Eric, troisième personne à table, voit la vie en gris. Il comprend les arguments des deux et pense qu’il n’est pas nécessaire d’opposer les deux. Eric fut un temps comme Jade à penser qu’on ne peut pas avoir une famille et une carrière, et puis un jour, quelqu’un, lors d’un échange, lui a ouvert les yeux sur le fait que les deux ne sont pas incompatibles et qu’il pouvait faire du « et » au lieu du « ou » : Il pouvait garder les valeurs transmises par ses parents mais en ajouter d’autres ou ne garder que celles qui lui parlent. Il avait le choix. Si Eric a pu avoir cette prise de conscience, c’est que ce jour-là, il a été en ouverture, il était pleinement présent à son interlocuteur, il l’a écouté avec attention, il a cherché à le comprendre et cela lui a apporté des clés pour sa propre vision.
3 Pour changer de perception et gagner en tolérance
J’ai donc envie de vous proposer :
- d’essayer de faire du « et » à la place du « ou »
- d’être pleinement présent à l’autre quand vous échangez avec quelqu’un
- de ne plus être dans le combat d’idées mais dans l’échange
Pour l’avoir expérimenté, je peux vous assurer que cela change la vie :
- Vous gagnez ainsi en sérénité
- Vous vous donnez la chance de rencontrer des personnes que vous auriez, à priori, eu peu de chance de connaître.
- Vous vous enrichissez des autres dans le sens noble du terme
Je vous l’accorde : c’est un chemin et cela ne se fait pas du jour au lendemain.
Mais tentez l’expérience, vous ne le regretterez pas.
Alors qu’en pensez-vous, cela vous tente ?
Dites moi en commentaire de quelle couleur vous voyez la vie. Je vous l’accorde voir la vie en gris, cela ne donne pas envie car le gris est souvent associé à la morosité. Alors j’ai envie de vous proposer un truc un peu dingue, maintenant que vous avez compris l’esprit de mon article : voyons la vie en arc-en-ciel enrichie de la couleur de chacun.
Nous sommes tous uniques et nous avons tous quelque chose à offrir au monde alors ne perdons pas notre temps à nous battre mais passons le plutôt à construire ensemble le monde de demain.